À la découverte du mushing et des chiens de traîneau

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Synonyme d’aventure et de complicité avec les chiens de traîneau, l’univers du mushing passionne et inspire. Inlandsis a d’ailleurs été créée par des passionnés de mushing et de sports canins attelés (champion de France traîneau sprint 4 chiens) qui sont l’ADN de la marque.

Mais, c’est quoi le mushing au juste ? Dans cet article, on vous explique l’histoire de ce moyen de transport devenu un sport très pointu, les races de chien les plus courantes et pourquoi le harnais de traction des chiens est un élément clé de cette pratique.

Sommaire

Le mushing : une relation millénaire avec les chiens de traîneau

Le mushing sportif de nos jours :

  • Alaska, nord Canada et Scandinavie : terres de longues distances
  • Mid-distance : le format de course qui monte
  • Le sprint : la vitesse avant tout !
  • Le mushing sur terre : courir sans la neige
  • Le mushing pour tous avec les sports mono-chien

Quelles sont les races de chien les plus courantes en mushing ?

  • Les nordiques : Husky, Malamute, Groenlandais, Samoyède
  • Les chiens de course modernes : Alaskan Husky, ESD, Hound, Greyster...

Quel matériel est utilisé en mushing ?

Thibaut Branquart et son attelage d'Alaskan Huskies

Le mushing : une relation millénaire avec les chiens de traîneau

Dès la préhistoire, il y a 5000-6000 ans, les attelages de chiens sont utilisés par les peuples arctiques pour le transport de charges lourdes et les déplacements sur la neige et la glace. Sur ces terres enneigées une grande partie de l’année, les chiens sont une aide essentielle au quotidien comme pour coloniser de nouveaux territoires.

La fin du XIXe siècle marque certainement le début de l’histoire moderne du mushing. Les chiens de traîneau sont utilisés massivement par les prospecteurs dans l’ouest du Canada et en Alaska lors de la fameuse ruée vers l’or. L’écrivain Jack London est probablement le témoin le plus célèbre de cette époque avec ses romans d’aventure dans le Grand Nord où les chiens de traîneau sont omniprésents.

L’exploitation de la puissance des chiens pour le transport sur neige continue au début du XXe siècle et jusque dans les années 1950. Le chien de traîneau est alors le moyen de transport le plus utilisé dans l’arctique ainsi que lors des explorations polaires menées, par exemple, par Paul-Émile Victor ou encore Roald Amundsen.

La fièvre de l’or retombée, la vie occidentale s’organise au Yukon et en Alaska et, en marge d’un usage purement utilitaire du traîneau à chiens, les premières courses officielles de mushing s’organisent au début du XXe siècle. Alors qu’une épidémie de diphtérie frappe le village de Nome en Alaska l’hiver 1925, 20 mushers se relaient pour transporter le précieux sérum depuis Anchorage, situé à plus de 1700 km. Cette « serum run » verra le sacre du célèbre chien de tête Balto et sera à l’origine, en 1973, de ce qui est considéré comme la plus grande course de chiens de traineau au monde : l’Iditarod.

De nos jours, les attelages de chiens de traîneau sont encore utilisés par quelques peuples autochtones vivant de manière traditionnelle au Groenland, dans le Grand Nord canadien ou en Sibérie. La motoneige et les autres moyens de transport motorisés ont cependant largement remplacé les chiens pour les besoins quotidiens. Conduire un attelage de chien est ainsi devenu une activité de loisir ou un sport professionnel pour les mushers au plus haut niveau.

Mais au fait, pourquoi dit-on « mushing » ?

Le terme « mush » est un anglicisme du mot « marche ». Il fut créé lors de la cession du Canada aux anglais par les français. « Marche », qui était l’ordre de départ ou d’encouragement utilisé pour les chiens est alors devenu « mush ».

Le « mushing » désigne donc les activités liées à l’attelage des chiens de traîneau où le « musher » pilote le traîneau.

Le terme de « handler » est également très utilisé dans le mushing et désigne une personne qui aide le musher pour le soin des chiens au quotidien au chenil, lors des courses ou d’expéditions. 

Jean Combazard et ses Siberian Huskies sur la La Grande Odyssée

Le mushing sportif de nos jours

Les courses de longue distance comme la Yukon Quest ou l’Iditarod sont les plus connues au niveau mondial. Le mushing sportif s’est par ailleurs organisé autour de nombreuses autres courses et disciplines avec une culture différente selon les pays et lieux de pratique.

Alaska, nord Canada et Scandinavie : terres de longues distances

Au Canada et en Alaska, au milieu de grands espaces enneigés, la longue distance est la discipline reine du mushing. Deux courses de longue distance apparaissent comme des références ultimes pour les mushers :

- L'Iditarod : 1750 km à travers l’Alaska pour rallier Anchorage à Nome. Les meilleurs attelages mettent aujourd’hui de 7 à 9 jours.

- La Yukon Quest : 1650 km entre Whitehorse (Yukon, Canada) et Fairbanks (Alaska, USA). Réputée comme la plus difficile avec très peu d’assistance.

En Scandinavie et particulièrement en Norvège, la géographie et le climat sont aussi propices à la longue distance. Les mushers viennent de toute l’Europe et parfois même d’outre Atlantique pour se mesurer aux locaux sur l’une des deux courses de référence :

- La Finnmarksløpet : 600 ou 1200 km à travers la Laponie Norvégienne au départ d’Alta

- La Femundløpet : 200, 450 ou 600 km dans les montagnes autour de Røros, ancienne ville minière norvégienne

On parle de course de longue distance à partir de 200 km environ et jusqu’à presque 2000 km. Entraîner ses chiens pour parcourir de telles distances demande un investissement total du musher tout au long de l’année. Les conditions de course étant souvent extrêmes, il faut aussi avoir un solide esprit d’aventure lorsque l’on fait de la longue distance. C’est pourquoi ce format de course est souvent considéré comme la discipline reine du mushing, la plus proche des origines du sport.

Mid-distance : le format de course qui monte

Avec des manches de 30 à 60 km parcourues à pleine vitesse, la mid-distance est une discipline en plein essor sur le continent américain, comme en Europe et en Scandinavie.

Ce type de course permet de parcourir de belles étapes avec généralement un retour à la civilisation pour la récupération entre les manches.

L’entraînement des chiens reste tourné vers l’endurance tout en développant les capacités de force et de vitesse des chiens. Vous pourrez en apprendre plus dans nos « Training tips » élaborés avec nos athlètes Inlandsis et notamment Rémy Coste, 5 fois champions du monde de mid-distance.

En France et en Europe, la course de mushing la plus connue est La Grande Odyssée. Malgré sa culture « longue distance », la course a aujourd’hui pris le virage de la mid-distance, plus adaptée aux conditions de course dans les Alpes.

La Scandinavie propose aussi un grand nombre de courses mid-distance :

- Norway Trail

- Amundsen Race

Aux États-Unis, en Alaska et au Canada, les principales courses de mid-distance sont :

- Stage Stop aux USA, remportée par Rémy Coste en 2024.

"Training Tips"

Découvrez comment entraîner votre chien de sport comme un pro avec notre série d'articles dédiés à l'entraînement !

Le sprint : la vitesse avant tout !

Explosivité et vitesse des chiens sont les maîtres mots de cette discipline très populaire en Europe et en Scandinavie, spécialement car elle permet de courir avec des attelages de petite taille à partir de deux chiens.

La catégorie la plus populaire et la plus disputée est souvent l’attelage 4 chiens, même si la catégorie 2 chiens monte en puissance.

Une manche de sprint fait de 5 à 25 km selon la taille de l’attelage et le profil de la course et se court à une vitesse moyenne pouvant avoisiner les 40 km/h sur les pistes les plus rapides et dans de bonnes conditions de neige. Sensations garanties !

Le mushing sur terre : courir sans la neige

Le mushing s’étant aussi développé dans des régions sans neige ou à l’enneigement incertain de nos jours, il existe aussi une pratique sur terre aussi appelée dryland :

- pour entraîner les chiens en dehors des périodes de neige

- pour des courses d’attelage sur terre en sprint ou mid-distance.

Pour les attelages de 3 chiens et plus, on utilise alors un kart à 3 ou 4 roues, plus ou moins lourd selon les objectifs définis pas le musher. Le quad est aussi très utilisé, avec ou sans moteur, pour l’entraînement des chiens en attelage.

La cani-trottinette est le véhicule de choix pour l'entrainement et la course des attelages de 2 chiens.

Rémy Coste sur une course Dryland

Le mushing pour tous avec les sports mono-chien

En plein développement auprès du grand public, les sports mono-chien séduisent de nombreux propriétaires de chiens de toutes races souhaitant partager une activité sportive avec leur compagnon à quatre pattes.

Les sports mono-chien se pratiquent sur terre ou sur neige et sur différents supports :

- canicross, cani-trail : le plaisir de courir tracté par son chien

- cani-rando :  si on peut courir tracté par son chien, on peut aussi marcher et profiter des paysages !

- cani-vtt ou bikejoring : vtt tracté par un ou deux chiens. Sensations de vitesse garanties !

cani-trottinette : trottinette tractée par un ou deux chiens. On peut alors retrouver certaines similitudes avec le traineau.

skijoring : ski de fond tracté par un ou deux chiens pour mettre à l’épreuve votre sens de la glisse !

- ski-pulka : une discipline assez confidentielle, plutôt pratiquée en Scandinavie et où le chien tire une petite luge (pulka) suivi par un skieur.

Ces sports canins attelés sont directement issus du mushing et permettent de retrouver la complicité et l’échange avec son chien qui font la magie du mushing.

Les harnais de traction utilisés en mono-chien sont d’ailleurs exactement les mêmes que ceux utilisés en traîneau au plus haut niveau. Aucune concession n’est faite pour le confort et la santé du chien !

En loisir ou en compétition, quel que soit son niveau de pratique, le plus important est de renforcer sa relation avec son chien autour du sport.

Le cani-cross est un sport mono-chien très pratiqué

Quelles sont les races de chien les plus courantes en mushing ?

En mushing, on distingue aujourd’hui les races nordiques traditionnelles des races de chiens modernes, sélectionnés uniquement sur  leurs capacités physiques et leurs performances.

Les races de chiens dites nordiques sont :

- Le Husky sibérien : ce chien originaire de Sibérie est certainement le plus connu des chiens de traîneau.

- Le Malamute d’Alaska : utilisé autrefois pour tirer de lourdes charges, c’est un chien particulièrement imposant et puissant.

- Le Groenlandais : un chien réputé de fort caractère, comme le climat de son pays d’origine.

- Le Samoyède : ce chien blanc originaire de Russie était utilisé par les nomades pour tirer des traîneaux, mais aussi comme chien de garde et de chasse.

En règle générale un peu moins performants que les chiens de course modernes, les chiens nordiques sont aujourd’hui utilisés principalement par des passionnés de la race avant tout.

A noter toutefois qu'il existe, en particulier chez les huskys, des 'lignées course' qui peuvent rivaliser avec les races modernes sur certains formats de course et aux mains de mushers talentueux.

Jean Combazard, un des attelages de Husky Sibérien les plus compétitifs en Europe

Les races de chiens de course en mushing sont principalement :

- L’Alaskan Husky : rustique, endurant et rapide, l’Alaskan Husky est le chien de longue distance par excellence. Il s’agit d’un croisement entre Husky et différentes races de chiens de chasse comme le Pointer, le Braque ou le Greyhound.

 - L’European Sled Dog ou ESD : issu de croisements entre Alaskan Husky et lévriers ou pointers. Ces chiens particulièrement rapides et puissants sont les plus utilisés en mid-distance, sprint et mono-chien.

- Le Greyster : croisement entre le lévrier Greyhound et le Braque Allemand, le Greyster est un chien très rapide et puissant utilisé principalement en sprint et mono-chien.

Pour une pratique loisir et particulièrement en mono-chien, toutes les races de chiens aptes au sport peuvent convenir. Il faudra cependant bien s’adapter aux capacités physiques et mentales de son compagnon pour que le plaisir soit partagé.

Les "hounds" sont très utilisés en sprint

Quel matériel est utilisé en mushing ?

Le harnais de traction pour chien

Le harnais de traction pour chien est certainement le matériel à choisir avec le plus de soin lorsqu’on pratique le mushing. Il doit être adapté à la morphologie du chien pour lui permettre de délivrer toute sa puissance avec le plus grand confort. C’est pourquoi il existe de nombreux modèles et tailles. Pour en savoir plus, vous pouvez lire notre article dédié au choix du harnais de traction.

Chez Inlandsis, nous avons toujours apporté un soin particulier au développement et à la fabrication de nos harnais de traction. Ce n’est pas un hasard si les mushers au plus haut niveau comme Rémy Coste et Aurélie Delattre, Jean et Jocelyne Combazard ou encore Thibaut Branquart choisissent et gardent nos harnais depuis de nombreuses années !

Comment choisir le bon harnais de traction pour mon chien ? 👇

Nos harnais de traction sont utilisés au plus haut niveau en mushing comme en mono-chien

Traîneau ou kart selon les saisons

Le traîneau est bien sûr emblématique du mushing et doit être choisi avec soin selon l’utilité que le musher va en avoir : transport, courses de longue distance (avec une grande quantité de matériel à transporter), mid-distance ou ultraléger pour le sprint. Chaque musher peut aussi choisir les caractéristiques de son traîneau selon ses goûts : rigide ou souple, large ou étroit, en bois, en aluminium ou en carbone. Il y a un traîneau pour toutes les pratiques et pour tous les terrains !

Lorsque la neige est absente, on peut utiliser un kart ou un quad en mushing, que ce soit pour entraîner ses chiens ou pour s’aligner sur des courses sur terre.

La ligne de trait

La ligne de trait est un élément essentiel pour organiser l’attelage et transmettre la puissance des chiens au traîneau.

Autour de la ligne centrale, les chiens sont attelés par deux à l’aide d’une ligne de queue (tugline) et d’une ligne de cou (neckline).

On équipe également la ligne de trait d’un amortisseur pour limiter les chocs entre le traîneau et les chiens. Le même principe d’amortisseur est utilisé pour les laisses mono-chien.

Le mushing ou la conduite d’un attelage de chiens de traîneau est un moyen de transport ancestral devenu sport avec, comme nous avons pu le voir ensemble, de nombreuses disciplines et spécificités. C’est un univers passionnant où le bien-être et la complicité avec le chien sont centraux, pour le plaisir de tous !

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